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Comment se désobéir sans en avoir l’air ?

Christine Lagarde confiait récemment à la rédaction de Brut qu’en 40 ans de carrière jamais aucune femme n’est venue lui demander une augmentation de salaire.

Demander une augmentation est un sujet fréquemment évoqué dans les ateliers que j’anime au sein de réseaux féminins.

Quelles que soient les raisons qui bloquent ces femmes, elles parviennent à faire le pas de côté avec ces 4 bonnes questions :

Dans cette situation, où tu attends une augmentation sans la demander :

  • Que veux-tu éviter à tout prix ?

Par exemple : « le refus », « être perçue comme vénale ou impatiente ».

  • Que veux-tu obtenir à tout prix ?

Par exemple : « être reconnue comme un bon élément », « que cela vienne de mon manager ».

Ensuite, nous continuons à explorer le blocage avec ces 2 bonnes questions suplémentaires :

  • Quels sont les 3 avantages de ce que tu veux éviter ?

Par exemple : « de comprendre les raisons du refus », « de savoir ce que je dois faire de concret pour avoir une augmentation », « de mettre clairement le sujet de mon évolution sur la table », « d’évoquer les disparités avec les autres membres de l’équipe ».

  • Quels sont les 3 inconvénients de ce que tu veux obtenir ?

Par exemple : « mon manager sera sans doute plus exigeant avec moi », « mes objectifs seront revus à la hause », « je risque d’avoir moins de temps pour moi », « attendre de l’autre c’est dépendre toujours des autres pour obtenir ce que je veux ».

Après cet exercice, j’adore voir les yeux des participantes « pétiller » de désobéissance. Les participantes ont réussi à reprendre le pouvoir sur leurs craintes, sur leur saboteur intérieur, leur loup noir. Nos automatismes et notre besoin d’efficacité nous rendent très manichéens.

On ne voit que les avantages de ce que l’on veut et les inconvénients de ce que l’on ne veut pas. En prenant le temps de la nuance, en identifiant les inconvénients de ce que l’on veut et les avantages de ce que l’on ne veut pas, on s’offre de la matière pour décider sereinement. C’est d’ailleurs amusant de constater que, parfois, ce n’est pas la peur de l’échec qui nous bloque mais la peur du succès.